la femme à l'envers
la femme à l'envers revient en arrière chrysalide suspendue
la femme à l'envers a la peau lisse en-dessous sa fourrure
apparaît la nuit la gueule fourrée dans la laine des brebis
ou bien n'est-ce qu'une idée reçue par la poste ?
les lainages en poils de loups combien de fourches les ont tressés ?
combien de museaux et de paires d'yeux esseulés ?
la femme à l'envers vit tête-bêche les cheveux plantés dans la terre
enfin sur les bras elle tient à l'équilibre
sur de petites graines et de petits ruisseaux
c'est la mort qui joue aux osselets avec ses os
avant que l'air qu'elle respire ne lui redonne chair
un peu par-ci un peu par-là
alors qu'elle avale un morceau de mousse une poussière
pendant la course du pêcheur qui s'est enfui à sa vue
et qui la traîne encore accrochée à son fil de nylon
s'endort dans sa hutte elle est accrochée au plafond
rêve dans son sommeil les larmes de son rêve
qui se réalise
dès que la femme à l'envers les a bues
ainsi vont les cycles iroquois
qui remettent la femme à l'endroit